Source : La Semaine de l'Ile-de-France
À Enghien-les-Bains, ArtFX forme une nouvelle génération de créateurs d’effets spéciaux, en prise directe avec une industrie cinématographique en pleine transformation.
"À l’époque, les effets spéciaux s'apprenaient sur le tas, sans réelle formation dédiée. Mais avec l’évolution rapide des outils numériques et la montée des exigences du secteur, il devenait impératif de former de véritables professionnels", explique Romain Klapka, directeur de la communication d’ArtFX.
L'école a été fondée en 2004 à Montpellier par Gilbert Kiner, ancien spécialiste des effets spéciaux chez Canal+. En septembre 2020, deux campus voient le jour dans la métropole lilloise et à Enghien-les-Bains. "Ces implantations ne sont pas le fruit du hasard. Nous choisissons des territoires où l'industrie du cinéma est bien implantée, avec une forte activité de tournage et un écosystème propice à la création", souligne Romain Klapka.
Un campus au cœur de l’écosystème créatif d’Enghien
Et il faut reconnaître qu'Enghien-les-Bains a de nombreux atouts. Classée Ville créative numérique par l’Unesco, la commune accueille également le PIDS Enghien, un événement majeur dédié aux effets visuels. "Le PIDS, créé par le Centre des arts d’Enghien-les-Bains, explore les enjeux créatifs, techniques et économiques d'un secteur en constante évolution", rappelle Romain Klapka. L’école ArtFX, implantée à seulement 300 mètres du Centre des arts, tire pleinement parti de cette proximité. "C’est un véritable atout pour nos étudiants, qui participent régulièrement à des projets et événements liés au festival", souligne Cyril Georgin, directeur des opérations.
Actuellement installée dans une villa au bord du lac, l’école s’apprête à franchir une nouvelle étape. "Avec la rénovation du cœur de ville, nous allons emménager dans un bâtiment plus vaste, ce qui nous permettra de doubler notre surface actuelle", annonce Cyril Georgin. Objectif : offrir des conditions de création optimales aux étudiants et renforcer encore davantage les liens avec l’écosystème local.
Une pédagogie en cinq ans, du dessin à la production
ArtFX forme près de 1 300 étudiants à travers ses trois campus, dont une petite promotion d’environ 80 élèves en Île-de-France. Le cœur de la pédagogie repose sur un cursus en cinq ans, structuré autour d’une montée progressive en compétences. "La première année est consacrée aux fondamentaux artistiques : dessin, sculpture, volume. Ensuite, les étudiants se familiarisent avec les outils numériques. En cinquième année, ils réalisent un court-métrage, dans des conditions proches du réel, comme une véritable micro-entreprise", explique Cyril Georgin. Ces projets de fin d’études, entièrement conçus et produits par les étudiants, visent une diffusion professionnelle, notamment dans les festivals spécialisés.
Le campus d’Enghien-les-Bains présente une spécificité : il accueille une formation continue, dédiée aux métiers de la production. Gestion d’équipe, pilotage budgétaire, éco-responsabilité... autant de compétences clés pour encadrer les projets créatifs. "Il ne suffit plus de savoir faire, il faut aussi savoir coordonner. Nous devons former des talents capables de diriger et de s'adapter", souligne Romain Klapka.
2026 : les premiers films signés ArtFX Enghien
En lien constant avec les studios de production, l’école s'ajuste régulièrement. "Nos partenaires viennent rencontrer les étudiants, nous font part de leurs besoins, et nous adaptons nos contenus en conséquence. C’est cette proximité qui nous permet de rester agiles face à un secteur en évolution permanente", ajoute-t-il.
Dans ce paysage en mutation, marqué par la montée en puissance de l’intelligence artificielle, ArtFX réaffirme ses priorités. "L'IA ne remplace ni l’œil ni la culture. Elle reste un outil parmi d'autres. C’est pourquoi nous insistons sur la formation artistique et le regard critique, pour permettre à nos étudiants de créer en conscience, avec les bons réflexes", estime Romain Klapka.
La première promotion du campus d’Enghien-les-Bains finalisera son cursus en juin 2026, avec à la clé des films de fin d’études présentés devant un jury composé de professionnels du secteur. "Ce seront les premières œuvres conçues à Enghien, mais certainement pas les dernières", assure, en souriant, Cyril Georgin.
