Source : Les Echos
L'Insee et le groupement Paris-CDG Alliance publient la première étude sur les retombées économiques locales de l'aéroport de Roissy. 1.360 entreprises emploient 94.600 salariés et génèrent 9,8 milliards d'euros de richesses locales.
L'aéroport de Roissy-CDG (Val-d'Oise) est un géant économique international, mais combien pèse-t-il dans l'économie locale ? Une étude inédite de l'Insee révèle pour la première fois la nature de l'emploi et des retombées économiques sur les départements d'emprise de la plateforme aéroportuaire. Ce sont 1.360 établissements implantés sur la plateforme qui emploient 94.600 salariés et génèrent 9,8 milliards d'euros de richesse sur tous les territoires concernés. A l'échelle du Val-d'Oise cela représente 10 % de l'activité économique. "C'est une étude très attendue par les acteurs du territoire. Beaucoup d'études étaient menées par des entités privées mais finalement il n'y avait jamais eu d'étude publique", commente Jean- Luc Bouillie, directeur général de Paris-CDG Alliance, le groupement d'intérêt public (GIP rassemblant les acteurs publics et privés du Grand Roissy. Ces dernières années, le groupe ADP, Air France et FedEx Express avaient réalisé leurs propres études.
Un tissu diversifié
Sans surprise, l'aérien concentre l'essentiel des emplois, devant l'entreposage et les services de transport, avec respectivement 40 % et 25 % des salariés. La sécurité privée pour assurer les contrôles dans la plateforme pèse de son côté 5 % du total. Il faut aller dans un rayon de 10 km autour de la plateforme pour voir un tissu économique plus diversifié avec un nombre d'importants d'entreprises dans le domaine du commerce de gros et de la construction.
9.8 milliards d'euros de richesse générée par Roissy-CDG sur les territoires.
Autour de l'aéroport, le nombre de salariés explose et passe à 252.000 pour 13.600 établissements. "On n'a pas encore atteint le nombre de salariés d'avant-crise sanitaire mais on s'en rapproche, la reprise a été plus rapide que prévu", constate Jean-Luc Bouillie. L'écosystème économique est dominé par des grandes multinationales, aussi bien françaises qu'étrangères. Ainsi, 51 % des établissements font partie d'un groupe multinational, regroupant à eux seuls 79 % des salariés.
Moteur régional
La place aéroportuaire, la première de l'Union européenne, rayonne au niveau international mais est également un moteur pour les départements limitrophes. La moitié des salariés vivent dans les trois départements franciliens d'emprise, dont 19 % en Seine-Saint-Denis et 16 % dans le Val-d'Oise.
La plateforme représente 3 % des emplois sur chacun des départements. L'Oise est aussi fortement dépendant de la plateforme avec 4 % de ses salariés y travaillant, soit une proportior plus importante que les départements franciliens.
Concernant la nature contractuelle de ces emplois, la tendance est à la stabilité et la durée. "ll y a beaucoup d'idées reçues sur le travail sur la plateforme, qu'il y aurait uniquement de l'emploi précaire. L'étude montre le contraire", observe Jean-Luc Bouillie. En effet, 87 % des salariés de la plateforme sont en CDI, contre 72 % dans la région, et le personnel reste longtemps en poste comme chez FedEx et Air France.
Des écarts de salaires importants
Du côté de la typologie des emplois, des différences existent entre la plateforme et le reste de la région Ile-de-France. "Il y a une légère surreprésentation des employés chez les salariés de la plateforme", constate Elisabeth Prevost, auteure de l'étude, cheffe de projet à l'Insee lle de-France. En effet, ces derniers pèsent 40 % des salariés, notamment les stewards et les agents de surveillance. Les cadres sont moins nombreux et représentent 20 % des emplois, contre 30 % à 'échelle régionale,
L'origine géographique des catégories socic professionnelles est-elle aussi singulière, On retrouve davantage d'ouvriers en Seine-Saint Denis et dans le Val-d'Oise tandis que le tiers des cadres vit à Paris. Autre enseignement majeur de l'étude : les écarts dans la grille salariale. Le salaire médian atteint 2.760 euros net et le salaire moven est de 3.400 euros net mais ces moyennes sont faussées par certains très hauts revenus.
"Cette étude révèle de fortes disparités dans les salaires, tirés vers le haut par le personnel navigant", explique Elisabeth Prevost, auteure de l'étude, cheffe de projet à l'Insee Île-de- France. Et ces écarts se répercutent sur les départements, car 40 % des revenus sont versés sur les trois départements limitrophes franciliens alors qu'ils représentent 51 % des emplois.
