Source : Le Parisien
L'ancien site logistique, fermé depuis 2015, va voir arriver cet été les laboratoires du traiteur Potel et Chabot, sur la première tranche du projet Urban Valley.
Une partie de la friche Yoplait va reprendre une vie économique à Argenteuil (Val-d’Oise). En 2015, la marque de produits laitiers annonçait la fermeture de cet immense site logistique de 2,8 ha. L’entreprise Atland a officialisé mercredi 30 avril la fin prochaine de la première phase de son projet Urban Valley. « Une première tranche de l’opération sera livrée en juillet 2025, et accueillera l’entreprise Momense qui s’y installera avec une centaine de collaborateurs », annonce la société foncière.
Momense, c’est le nom du nouveau groupe créé par la fusion des maisons Potel et Chabot et Saint Clair, en 2023. Dans la foulée, ces deux traiteurs sont devenus une filiale du groupe Accor. Et l’année dernière, une troisième marque de la gastronomie est venue les rejoindre : le groupe a repris Dalloyau, le plus ancien pâtissier traiteur de France qui avait été placé en redressement judiciaire l’été dernier.
C’est a priori une partie des activités culinaires de Potel et Chabot, déjà présent à Bezons, qui devrait s’implanter à Argenteuil. La création de l’entreprise remonte à 1820, quand Jean-François Potel, rôtisseur pâtissier, et Étienne Chabot, maître de bouche du duc d’Orléans, s’associent pour ouvrir une boutique de produits frais de luxe. Elle a été choisie pour l’inauguration de la tour Eiffel en 1889, le dîner en l’honneur des Kennedy en 1961 ou l’inauguration du tunnel sous la Manche en 1994. Elle fournit aujourd’hui nombre d’entreprises du CAC 40 et, tous les ans, le tournoi de Roland-Garros.
L’arrivée de cette marque prestigieuse à Argenteuil est le résultat d’un long travail. « Ça a été mené dans le cadre d’un appel à projets Inventons la métropole du Grand Paris », rappelle Georges Rocchietta, président et fondateur du groupe Atland. « À Argenteuil, il y avait pour cette zone un désintérêt complet des aménageurs », se souvient Patrick Ollier, président de la Métropole. Le groupe Atland devient lauréat et signe une promesse de vente en 2021.
« 95 % du site était imperméabilisé »
« La ville voulait garder sa vocation tournée vers l’emploi », se souvient Georges Rocchietta. Ce sont aussi les qualités environnementales du projet qui lui ont permis de remporter ce concours. « 95 % du site était imperméabilisé, souligne-t-il. Notre choix a été de retrouver de la pleine terre et des espaces plantés. » Le projet compte finalement 4 500 m2 d’espaces verts avec la création d’un jardin central « qui permet une connexion visuelle avec la Seine située en contrebas. » Il ne devrait pas être accessible au public. « Pour l’instant ce n’est pas envisagé, mais on est en train de réfléchir avec la ville. Ça dépendra de l’activité qui arrivera sur la deuxième tranche », précise-t-il.
Trouver un locataire pour occuper le bâtiment de la première phase du projet n’a pas été simple. « Ça a été de longues discussions, relate Georges Rocchietta. Ça a pris quasiment trois ans. » L’activité culinaire comporte des normes et des contraintes très particulières. Il a dû adapter le projet pour le rendre compatible avec les ambitions de Potel et Chabot. Un nouveau permis de construire a dû être déposé.
« Avec le développement du télétravail, un tiers de la surface de bureaux a été éliminé »
Le projet a aussi dû évoluer en raison de la crise sanitaire. « Le choix qu’on a fait au départ, c’était d’avoir des bureaux et des locaux d’activité », indique-t-il. Avec le développement du télétravail, un tiers de la surface de bureaux a été éliminé. « Aujourd’hui, les bureaux se concentrent sur les zones très denses accessibles en transports en commun », argue-t-il.
Le projet n’est pas terminé puisqu’il faut encore trouver de quoi occuper l’autre moitié du site. Le second bâtiment de 8 500 m2, en cours de commercialisation, sera achevé en début d’année 2026.
