Source : Le Journal du Grand Paris
Au salon de l’immobilier international à Cannes, l’Epamsa, l’Établissement public territorial Boucle Nord de Seine et le Comité d’expansion économique du Val-d’Oise (Ceevo) ont vanté le jeudi 14 mars leurs nombreuses friches industrielles, capables d’accueillir des activités industrielles.
Le marché du logement est en berne. Cela se ressent au salon de l’immobilier international (Mipim) à Cannes en particulier par la place accordée aux actifs liés à l’activité, et aux opportunités qui y sont liées. Un engouement qui peut favoriser des territoires ayant jusqu’à présent souffert du départ des entreprises qui y étaient installées. « Le Val-d’Oise a été victime, ces dernières décennies, d’un mouvement de désindustrialisation. Nous sommes un territoire marqué par l’industrie, qui a toutefois mieux résisté au mouvement de désindustrialisation que le reste de l’Ile-de-France. Notre solution a consisté à identifier des friches sur notre territoire susceptibles d’accueillir de nouvelles activités afin de nous inscrire dans la vague de réindustrialisation souhaitée et favorisée par l’État », a expliqué Jean-François Benon, directeur général du Comité d’expansion économique du Val-d’Oise (Ceevo), ce jeudi 14 mars au Mipim, lors d’une table ronde consacrée à la réindustrialisation.
Les opportunités foncières pour l’industrie sont nombreuses, notamment autour de Mantes-la-Jolie. « La création de l’Établissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval s’est faite autour de territoires industriels. Un territoire innervé par des infrastructures de transport. Dans notre acte de naissance [en 1996], il y avait la volonté de faire du développement économique sur un territoire alors en cours de désindustrialisation », confirme Emmanuelle Cerdelli, directrice générale adjointe de l’établissement. Une désindustrialisation qui se poursuit encore aujourd’hui, avec l’annonce à l’automne dernier de Stellantis de baisser la voilure sur son site de production de Poissy.
« Faire preuve d’inventivité »
« La solution, c’est d’identifier les friches d’activités présentes sur le territoire pour accueillir de nouvelles activités », glisse Jean-François Benon. Et le directeur du Ceevo de donner l’exemple du projet mixte mené par Dentressangle immobilier logistique sur une friche Renault à Éragny-sur-Oise. Un parc d’activités de 116 000 m2 sur un site de 27 ha. « Il s’agit d’un site acquis par Renault dans les années 1970, au cœur de l’agglomération de Cergy », décrit Jean-François Benon. Emmanuelle Cerdelli, elle, vante les atouts de l’Ecopole, une ZAC située à Carrières-sous-Poissy. Un projet dont la deuxième phase pourra accueillir des activités industrielles liées à la construction bois sur 130 ha, pour un total de 267 000 m2 d’activités. Un projet pour lequel l’établissement public d’aménagement doit trouver des compensations environnementales.
« Nous voulons des villes avec du travail, mais aussi des villes à vivre. Nous étions dans une logique de zonage qui ne permettait pas de concilier ces deux impératifs », rappelle également Camille Gicquel, vice-présidente de l’établissement public territorial Boucle Nord de Seine et adjointe au maire d’Argenteuil (Val d’Oise). Selon elle, c’est directement dans les documents d’urbanisme que doivent être identifiés les fonciers propices à la réimplantation d’industries. « Dans le cadre du zéro artificialisation nette, nous devons trouver des manières de rebondir pour accueillir des industries. Cela prend du temps, mais l’inventivité des acteurs publics et privés permet de retrouver des fonciers industriels », conclut Jean-François Benon.
