Source : Capital
A seulement vingt minutes de son ancien site d’Argenteuil, le groupe Dassault vient d’inaugurer ce mardi 23 septembre celui de Cergy. De quoi répondre à la demande croissante en Rafale, alors que le carnet de commandes est plein.
L’histoire du Rafale s’inscrit désormais du côté de Cergy. Comme le rapporte L’Usine nouvelle, depuis ce mardi 23 septembre, la ville du Val-d’Oise accueille désormais le site flambant neuf de Dassault Aviation. Cette inauguration est l’aboutissement d’un projet long de neuf ans. A l’époque, le constructeur aéronautique français avait annoncé son intention de moderniser son outil industriel grâce notamment au plan de transformation «Piloter notre avenir». Vieillissant, le site historique d’Argenteuil était pourtant plébiscité par la CFDT quand la CGT évoquait un projet à Saint-Ouen-l’Aumône.
Mais finalement, la direction du groupe a choisi Cergy avec une ouverture prévue à l’origine en 2021. La baisse de régime dans l’aérien et la pandémie de Covid-19 ont finalement repoussé l’échéance, et les tout derniers salariés sont finalement entrés sur le site en janvier dernier. Au cœur des 100 000 m² de ce nouveau site, les équipes du géant de l’aéronautique sont chargées de produire les parties avant des Rafale ainsi que celles des Falcon, indique L’Usine nouvelle. La ligne d’assemblage est finalisée du côté de Mérignac, en Gironde.
Nouvelle phase d’embauches ?
De quoi donner un peu d’air à Dassault alors que son carnet de commandes est plein (239 Rafale). Rien qu’en 2025, Dassault doit en livrer 25 et il faut trois ans pour construire l’avion de chasse, à tel point que certains sous-traitants ne parviennent pas à suivre le rythme. En mars dernier, Eric Trappier, le PDG du groupe, avait même évoqué un passage à cadence 5 «s’il le fallait», mais pas avant la prochaine décennie.
Chaque mois, Dassault Aviation se fixe l’assemblage de trois appareils. A noter que depuis 2015, sept pays ont passé des commandes pour des avions français. Toutefois, la question du personnel se pose à Argenteuil. Les syndicats, dont la CGT, rappellent qu’il y avait 1 200 salariés en 1998. «A partir de 2016, les effectifs intérimaires et sous-traitants n’ont cessé d’augmenter, pour apporter de la flexibilité», ajoute le délégué syndical CGT, Romain Clerc.
Selon la direction, les effectifs globaux entre Argenteuil et Cergy ont été maintenus à 1 200, mais selon les syndicats, il y aura 200 personnes en moins qu’avant le déménagement.
Cette baisse serait liée à des mutations ou des départs à la retraite. Mais avec un tel carnet de commandes et la montée en cadence, Dassault se met à réembaucher : «Au vu des montées en cadences, le groupe réembauche, et le nombre de salariés devrait s’approcher des 700 personnes à la fin de l’année», indique à nos confrères Damien Jouanne, délégué CGT chez Dassault.