Source : Les Echos
La restructuration de l'immense zone commerciale du Val d'Ezanville va enfin démarrer cette année avec de nombreux travaux. Des entreprises doivent s'installer au côté de restaurants et de loisirs pour diversifier la zone. Une page se tourne dans l'histoire des grandes zones commerciales dans le Val-d'Oise. En perte de vitesse face à l'évolution des modes de consommation et à essor de l'e-commerce, la zone commerciale du Val d'Ezanville fait l'objet d'une vaste restructuration pilotée par la communauté d'agglomération Plaine Vallée. D'ici la fin de l'année, la plupart des chantiers démarreront après de longues années de préparation .
Aujourd'hui partiellement en friche, cette zone aménagée il y une cinquantaine d'années n'attire plus autant de clients qu'avant. Moyennant un investissement de 22 millions d'euros, elle sera totalement restructurée. La part des commerces, occupant jusqu'ici 55.000 m2 va considérablement baisser pour atteindre environ 20.000 m2 et laisser de la place à des bureaux, des restaurants et des loisirs.
Créer un lieu de vie
L'ambition est de profondément changer la physionomie de la zone et d'afficher une requalification de friche exemplaire. Si neuf bâtiments ont d'ores et déjà été démolis, le grand magasin But va être entièrement réhabilité et restructuré une fois son passage validé devant la commission départementale d'aménagement commercial (CDAC), la semaine prochaine.
Dans le nouveau Val d'Ezanville, les visiteurs et occupants vont changer. « Les clients seront à la fois salariés et habitants du territoire », expose Philippe Rémy, le directeur du développement économique de la communauté d'agglomération Plaine Vallée. Pour les accueillir, la pâtisserie artisanale Maison Rouget, déjà implantée à Beaumont-sur-Oise et à L'Isle-Adam, sera la première à ouvrir ses portes. Des restaurants compléteront dans un second l'offre de restauration.
Le volet loisirs sera lui aussi central dans le modèle économique de la future zone. « Nous n'y avions pas pensé dans un premier temps, ce sont les habitants pendant les phases de concertation qui l'ont souhaité », souligne Philippe Rémy. Le type de loisirs amenés à s'installer, tels qu'une salle d'escalade, est actuellement en réflexion.
Nouveaux emplois
En outre, la collectivité veut attirer des petites entreprises artisanales et des bureaux d'études pour redynamiser la zone, qui ne sera pas qu'un lieu de consommation. « Nous avions reçu beaucoup de propositions pour du stockage, de la logistique du dernier kilomètre et même un data center, mais ce n'est pas le profil d'activité que nous voulons », précise Philippe Rémy. Quand les promoteurs du pôle de TPE et PME seront désignés par la Semavo - l'aménageur de la zone - d'ici l'été, le profil des entreprises intéressées se précisera. Une cinquantaine pourrait s'implanter.
Il ne s'agit pas seulement de déplacer ou de conforter l'emploi local, mais d'offrir de nouvelles opportunités aux habitants qui bien souvent prennent leurs voitures ou les transports en commun pour travailler ailleurs. « Nous travaillons avec France Travail (ex-Pôle Emploi) afin de proposer en priorité aux habitants du territoire les offres d'emploi et des formations », précise-t-il. A terme, la zone proposera quelque 800 emplois dont 300 « créations nettes » assure l'agglomération Plaine Vallée. « Les entreprises qui s'installeront seront dans des dynamiques de croissance », pointe Philippe Rémy.
Négocier avant d'exproprier
Mais avant de concrétiser ces installations, la collectivité doit toujours boucler le montage immobilier de l'opération. En effet, les négociations avec quelques propriétaires du Val d'Ezanville sont au point mort et bloquent certains aménagements clé de la zone, notamment les voiries. « Nous ne comprenons pas pourquoi certains bloquent, il n'y a aucun intérêt », regrette Philippe Rémy.
L'Etablissement Public Foncier d'Ile-de-France (EPFIF), en partenariat avec Plaine Vallée a initié depuis 2021, maîtrise aujourd'hui 80 % des terrains. Pour acquérir les 20 % restants, une enquête publique va se tenir du 2 avril au 6 mai prochain, avant de lancer une déclaration d'utilité publique (DUP). « Nous préférons négocier jusqu'au bout mais si nous n'avons pas le choix nous n'hésiterons pas à exproprier », assure Philippe Rémy.
