Aménagement : "Cultiver sur les terres de Gonesse, une alternative durable?" (Article Les Echos)

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Source : Les Echos

Dans le sud-est du Val-d'Oise, le sort du Triangle de Gonesse anime la vie économique et politique depuis plus de 15 ans. Le nouveau schéma directeur de la région Île- de-France prévoit que 170 hectares gardent leur vocation agricole. Mais les associations écologistes veulent aller plus loin et défendent le maraîchage.

Cette fois, la vocation agricole de la majeure partie des 670 hectares du Triangle de Gonesse (Val-d'Oise) parait acquise. Le nouveau schéma directeur de la région, le Sdrif-e, a tranché. Aux 400 hectares du nord s'ajoutent désormais 170 hectares au sud, et une lisière de 20 hectares dans le périmètre de la ZAC. Ce sont des exploitants céréaliers qui continuent de cultiver ces terres.

Mais les opposants à l'urbanisation du Triangle de Gonesse défendent un projet alternatif de production maraîchère sur ces terres réputées très fertiles par le monde paysan, du fait de leur nature argileuse et limoneuse. Peu soutenu, il se heurte cependant aux difficultés structurelles de la filière, qui peine à recruter, à trouver un modèle économique pérenne, et à convertir des plaines céréalières pour cultiver des légumes.

Un paysage foncier morcelé

Pour l'heure, le Triangle de Gonesse, ce sont donc avant tout des champs. Une étude menée en 2022 par l'association Carma (pour « groupement de coopération pour une ambition rurale et métropolitaine agricole ») dresse un état des lieux précis. De très nombreuses parcelles sont détenues majoritairement par des particuliers, mais aussi par une compagnie d'assurances, par l'Etat et par le département du Val-d'Oise. Treize exploitants sont encore domiciliés là-bas, sans pour autant tous travailler la terre de Gonesse.

« Le paysage agricole du Triangle illustre la tendance à la concentration des terres notamment dans le secteur des grandes cultures », remarquent les auteurs de l'étude de Carma. D'un côté se placent des holdings qui ont la force de frappe financière pour absorber d'autres exploitations et de l'autre, des exploitations familiales qui peinent à poursuivre une production agricole et à transmettre.

Au centre du Triangle, l'Etablissement Public Foncier d'Île-de-France (EPFIF) acquiert et porte le foncier depuis 2011 pour le compte de l'aménageur, l'EPA Plaine de France, puis Grand Paris Aménagement. Mais le grignotage des terres, diminuant la taille des exploitations, met en difficulté le rendement et donc la viabilité économique de ces dernières.

Intégrer le maraîchage

Les opposants verraient d'un bon oeil une capitalisation sur la fertilité des terres de Gonesse pour développer le maraîchage afin de fournir les cantines en produits bio et locaux. Longtemps réputé la qualité de ses terres, le Triangle perd sa vocation maraîchère. Sur place, une dernière famille de maraîchers tient une ferme biologique et y cultive des légumes sur 1,4 hectare au niveau de la Patte d'Oie.

Le paysage agricole du Triangle illustre la tendance à la concentration des terres notamment dans le secteur des grandes cultures

Le groupe CARMA, Groupement de coopération pour une ambition rurale et métropolitaine agricole
Depuis 2016, le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) s'est appuyé sur le projet porté par Carma qui défend le maintien d'une exploitation céréalière, l'implantation de maraîchers et la création d'un pôle de réflexion sur l'alimentation. Mais le CPTG l'a abandonné récemment au profit de la jeune association territoriale AgriParis Seine comprenant la Ville de Paris, la Métropole et la Seine-Saint-Denis. Objectif : structurer une filière pour la restauration collective 100 % bio et durable à moins de 250 km.

« Nous avons fait le choix de miser sur AgriSeine qui a l'avantage d'être soutenu par de grosses collectivités. Ces dernières emploient bien des jardiniers, pourquoi ne pourraient-elles pas faire la même chose avec des maraîchers ? », propose Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG). Des prises de contacts ont été établies, sans suites pour le moment.

Réflexion de la mairie

En parallèle de ce projet associatif, la municipalité de Gonesse planche elle aussi sur l'avenir des 170 hectares du sud du Triangle. Le maire (PS) de la ville, Jean-Pierre Blazy, a confié en fin d'année 2024 une étude à l'agence HDZ, qui rassemble des architectes, des paysagistes et des urbanistes, pour étudier la viabilité économique de l'exploitation agricole et l'étude d'alternatives.

Lors de la cérémonie des voeux de l'année 2025, le maire déclarait que cette étude devait « investiguer le champ des possibles pour l'avenir, les potentialités économiques et le cadre environnemental compte tenu des contraintes réglementaires du Sdrif-e ». Un séminaire de réflexion s'est tenu au mois d'avril et les résultats devraient être rendus public d'ici la fin de l'année.

Quelle place pour la Semmaris ?

Le gestionnaire du marché de Rungis doit également s'implanter sur place, mais dans des proportions encore floues. « On veut créer une synergie entre la cité scolaire internationale et un centre de formation d'Agoralim sur les métiers de l'alimentation du futur », indique Pascal Doll, président de la société d'aménagement du Triangle, la SPLA-IN. Il s'agirait d'une déclinaison de l'extension du marché de Rungis, qui développera un panel de métiers autour de l'alimentation durable dans le secteur.

www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/cultiver-sur-les-terres-de-gonesse-une-alternative-durable-2181831

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