Source : L'Essentiel de l'Éco
À Cergy, Dassault inaugure sa première usine neuve depuis 50 ans, dédiée à la montée en cadence du Rafale.
Un siècle après ses débuts, Dassault Aviation continue d’investir dans l’industrie lourde. L’avionneur vient d’ouvrir une nouvelle usine à Cergy, dans le Val-d’Oise, avec un objectif simple : produire plus vite. Le site, qui a mobilisé plus de 100 millions d’euros, doit soutenir la montée en cadence du Rafale, l’un des rares avions de combat à s’exporter encore massivement.
Le PDG, Éric Trappier, ne le cache pas : c’est la première usine Dassault entièrement nouvelle depuis plus de cinquante ans. À l’heure où l’industrie française peine à faire émerger des sites neufs, l’inauguration tranche. Elle confirme aussi la stratégie du groupe, qui fait le pari d’une réindustrialisation ciblée, sans attendre de hypothétiques relocalisations.
Cergy, nouveau centre de gravité de Dassault
Cergy n’a pas été choisi au hasard. Le terrain, de 40 000 m², se situe à une cinquantaine de kilomètres du siège de Saint-Cloud, au cœur d’un bassin de compétences industrielles. Sur place, 600 salariés Dassault, épaulés par 600 collaborateurs de partenaires, produisent les tronçons avant des Rafale et des Falcon, ainsi que des sections de fuselage. Le choix de regrouper ces opérations vise autant à gagner du temps qu’à rationaliser les flux.
Le carnet de commandes pèse. En mai dernier, 230 Rafale étaient en attente de livraison. Une situation inédite qui oblige Dassault à produire plus vite, mais aussi à structurer différemment. Le tronçon avant du Rafale sort déjà à quatre exemplaires par mois. La section fuselage suit le même chemin. Le scénario de cinq unités est sur la table, mais il suppose une montée en puissance progressive du site de Cergy, encore en phase de rodage.
Cergy devient le nœud industriel du programme Rafale. La centralisation de ces opérations sur un seul site vise à sécuriser les délais de production et à lisser les tensions sur les effectifs. L’usine s’inscrit dans un schéma où la maîtrise industrielle prime sur la logique de coûts. À rebours de ce que l’on voit ailleurs.
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